Plus exposés à la pollution de l’air, les jeunes enfants des ménages modestes, plus fragiles, sont les plus affectés
Périodique
SUAREZ CASTILLO M, COSTEMALLE V, BENATIA D, LE THI C
Paris : Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques, Etudes et Résultats, (1292), 2024, 8 p., ISSN 1146-9129
Thématique(s) : Santé-environnement
En France métropolitaine, ce sont les jeunes enfants vivant dans les ménages les plus aisés et les ménages les plus modestes qui sont les plus exposés à la pollution de l’air due aux particules fines de moins de 2,5 micromètres. En effet, les plus aisés résident plus souvent dans les grandes aires urbaines, où se concentre la pollution atmosphérique, et les moins aisés dans les communes les plus polluées, au sein de ces aires. Néanmoins, au-delà des différences d’exposition, les fortes disparités de vulnérabilité vis-à-vis de la pollution de l’air doivent être prises en compte, notamment en fonction de l’état de santé, lié également au niveau de vie des parents : les enfants des ménages les plus modestes sont en moins bon état de santé général à la naissance que ceux des ménages les plus aisés.
En termes de recours au système de santé pour cause de maladies respiratoires, sur la période 2008-2017, environ 28 000 enfants de chaque génération sont hospitalisés en urgence pour bronchiolite avant leurs 2 ans et 11 000 pour asthme avant leurs 3 ans. Si l’exposition moyenne annuelle aux principaux polluants atmosphérique diminuait d’environ 1 % sur les 365 premiers jours de vie, ce qui reviendrait par exemple à préserver les enfants de moins de 1 an d’une quinzaine de jours d’augmentation ponctuelle importante de leur exposition à ces polluants, de l’ordre de 2 000 cas hospitalisés en urgence pour bronchiolite, 1 800 cas hospitalisés en urgence pour asthme et 6 100 enfants pris en charge avec des délivrances de médicaments anti-asthmatiques seraient évités.
L’effet de la pollution de l’air masque en réalité de fortes disparités : 10 % des enfants concentrent l’essentiel des effets détectables statistiquement lors d’une augmentation de l’exposition avant leur premier anniversaire et sont donc en ce sens les plus affectés. Ces enfants sont caractérisés par un certain nombre de facteurs de risques, comme la prématurité, mais aussi par un niveau de vie plus faible : parmi ces enfants les plus affectés, le dixième le plus modeste est 1,6 fois plus représenté que le dixième le plus aisé.
Système de santé Urgence hospitalière Hospitalisation Médicament État de santé Facteur de risque Population défavorisée Asthme Environnement Air Pollution Pollution atmosphérique Polluant Santé environnementale Recours aux soins Disparité régionale Enfant Inégalité sociale Inégalité sociale de santé Infection respiratoire
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