Psychotropes et dépendances
Profils des consommateurs et trajectoires de leurs comportements
Rapport
Paris : Observatoire français des drogues et des toxciomanies, 2001, 95 p.
Thématique(s) : Conduites addictives
Cette recherche est un ensemble d'études longitudinales et transversales menées auprès d'une cohorte de volontaires français hommes et femmes, âgés de 45 à 60 ans comportant 467 consommateurs de psychotropes et 6832 non-consommateurs inclus dans un essai contrôlé de supplémentation en vitamines et en sels minéraux : l'étude Su.Vi.Max. Les résultats confirment les grands facteurs associés à la consommation de médicaments psychotropes : prédominance de la consommation féminine ; rôle des facteurs socioprofessionnels chez les hommes et des facteurs médicaux chez les femmes, et ceci dans une population de la cinquantaine, motivée et attentive à sa santé. Cette approche ne se focalise pas sur un statut de consommateur "ponctuel", mais considère une trajectoire de consommation, combinaison entre une durée et une régularité de prise. Plus d'un consommateur sur deux n'a pas interrompu un seul mois sa consommation au cours des cinq dernières années, ils ont été baptisés "consommateurs à trajectoire continue". Contrairement aux caractéristiques socio-démographiques et médicales des consommateurs, les trajectoires de consommation sont associées à leurs attitudes. L'analyse des attitudes montre l'existence d'ambivalences liées aux effets (positifs/négatifs) et aux dépendances (explicite/implicite) produits par ces médicaments. C'est ainsi que les consommateurs occasionnels ont conscience des effets négatifs de ces médicaments, nient la dépendance ou estiment que la maîtrise de leur consommation les protège de ce risque. Alors que les consommateurs continus croient en l'efficacité médicale des psychotropes tout en relativisant les impacts positifs qu'ils peuvent avoir sur leur qualité de vie. Ils se sentent obligés de prendre ces médicaments, et admettent que cette consommation entraîne une dépendance. L'étude des vécus de consommation permet d'approfondir ces discours, et amène à en différencier deux pour les consommateurs continus. Les premiers se disent victimes du système. Ils prennent ces médicaments pour les autres, pour préserver ou maintenir la paix sociale. Ils sont favorables à l'automédication afin d'exercer une tentative de contrôle sur leur consommation. Les seconds ont une confiance totale dans le médicament, le corps médical. Une adaptation heureuse autour de cette consommation, dans leur vie et pour leur santé est mise en avant. Les psychotropes les aident à mieux vivre, à être bien. La dépendance est acceptée et participe à leur équilibre. Les psychotropes procurent un bien-être tout en renfermant un risque de dépendance qui sera conscient pour les uns, et muet pour les autres. Il y a consensus sur l'aide à mieux vivre, mais aussi sur le souhait de vivre sans cette aide. Un risque de dépendance même reconnue par les consommateurs ne s'avère plus être aujourd'hui une raison suffisante pour justifier un arrêt de la consommation. (Résumé de l'éditeur) |
Médicament psychotrope Facteur de risque Comportement préjudiciable à la santé Addiction Consommation pharmaceutique Attitude Opinion Facteur psychosocial Facteur socioculturel Facteur socioéconomique Enquête
www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/psydependance.pdf
Localisation :